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Pourquoi ce site ?

Pourquoi ce site ? Pourquoi passer de la plaine du Forez, à cette vallée des Monts du Lyonnais ? Pourquoi trahir, s’intéresser à cette Histoire qui n’est pas la mienne ?
« Nos parents étaient paysans, fermiers des Monts du Forez , leur vie n’était pas celle des mineurs et des travailleurs de l’acier. »

Si l’Histoire fut celle-ci, elle n’est pourtant plus d’actualité dans la Loire. Elle n’a laissé que de lourdes traces à assumer. La reconversion s’est effectuée, plus ou moins rapidement : que connaît ma génération de la réalité de la mine, des forges ou de celle des champs ?

Notre réalité est bien autre. La conjoncture. La mobilité.
Deux réalités en interaction permanente.

Ainsi, quoi de plus normal que de s’intéresser à l’entrée dans mon pays, frappée par la conjoncture, oubliée du développement ?

A l’heure de Saint Etienne Métropole, où la ville se permet enfin la « décoration d’intérieur de son économie de marché »*, cette porte de la Loire est encore et toujours oubliée. Sa situation est pourtant plus qu’intéressante, sur la principale liaison entre Saint Etienne et Lyon. Alors, pourquoi cette « entrée de la honte de la Loire »**? Si la capitale du Forez change son image intra-muros, c’est avant même de la pénétrer que se joue celle de la Plaine.

En fond de vallée, tous ces flux de communication, entassés, encadrés par une succession de zones industrielles, en plus ou moins bon état.
Et soudain une respiration, un court instant de végétation sur

l’autoroute, un élargissement, avec des squelettes aux dimensions impressionnantes. Des halles partiellement occupées issues de la grande Histoire. Les anciennes Aciéries de la Marine, que Napoléon est allé chercher en Angleterre pour l’implanter ici, qui firent la renommée et l’économie de Saint Etienne pendant plus d’un siècle. Ces grandes halles que l’on projette de supprimer pour tenter une reconversion incertaine et dénuée de toute ambition. Un substitut pour tenter de contenter au jour le jour un village qui résiste encore et toujours à l’envahisseur.

N’est-ce pas ici que se joue une partie de l’avenir de ma Plaine ? Cette histoire n’est-elle pas celle de ma génération ?

 

*selon l’expression de Jaime Royo Olid, Coordinateur Architecture Sans Frontières International, conférence « Sans Frontières ? » Forum Social Européen, Paris, 2003
** Guy Poirieux, sénateur ancien maire de Montbrison

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