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Problématique : La vallée oubliée

Il se trouve entre Saint Etienne et Lyon, une vallée parsemée de squelettes géants dépérissant entre les coteaux. Issus de la grande ère industrielle, ils sont condamnés à souffrir des assauts du temps ou des bulldozers, selon la volonté d’une génération qui nie ces vestiges d’une période révolue.
Cette vallée étroite représente la seule liaison entre Lyon et Saint Etienne. De tout temps, elle fut un moyen de communication privilégié. La rivière du Gier se faufile en son sein, renforcée par un canal, rapidement délaissé au profit d’une des premières lignes de chemin de fer et beaucoup plus tard par l’autoroute.
Des villes se sont installées, ont pris de l’essor avec l’industrialisation lourde, jusqu’à la Seconde Guerre Mondiale. Depuis, elles ont été oubliées.

Seules restent de lourdes marques : des friches, des carcasses, une population sans le sou, abritée dans de piteuses habitations de mâchefer.
Aujourd’hui, la vallée est saturée. Les projets de désengorgement, notamment par la création de la A45 sur les hauteurs, ne solutionneront rien.

Paradoxalement, cette zone, rayée de la carte depuis 30 années, est aujourd’hui sujette à une forte pression foncière. Les classes moyennes lyonnaises s’expatrient à une demi-heure des deux villes, les lotissements envahissent anarchiquement les coteaux, nouvelle pollution de la vallée, expatriant les autochtones.

Voyant la fin de sa période noire, Saint Etienne a l’ambition de réaffirmer sa place aux côtés de la ville de Lyon qui lui a trop longtemps fait ombre. La vallée devient la proie de tous les

enjeux du développement des deux agglomérations. Les flux de communication ne cesseront d’augmenter, en même temps que s’installeront les nouvelles populations renflouant les caisses des différentes communes.
Comment contenir cette colonisation pour l’asseoir sur des bases durables? Comment recréer l’urbain dans des bourgs abandonnés et sans qualité de vie ? Comment revaloriser l’un des patrimoines industriels les plus beaux de France aujourd’hui totalement nié par des communes qui n’osent l’assumer ?
Une zone d’étude : Lorette. La petite commune de 1847, avec moins de 5000 habitants résiste à Saint Etienne Métropole. Le bourg situé sur le Gier s’est déplacé un peu plus haut sur les coteaux depuis que le canal a été remblayé, fuyant l’autoroute saturée et la voie de chemin de fer où le TER ne s’arrête plus. Sa zone industrielle est peu à peu abandonnée, laissant dépérir

l’ancienne Halle de Mavilor, plus grande aciérie de France en son temps. Ses 23 mètres de haut dominent l’ancien site et son bourg, transformé depuis en parc industriel. Pourtant, ce patrimoine enclavé entre la voie ferrée, l’autoroute et le Gier, juste sur l’ancien canal, rend sa situation stratégique et ne lui confère que plus de valeur, culturellement comme architecturalement.

Comment apporter à ce site emblématique un nouvel avenir ? Peut il redevenir le moteur de l’activité en fond de vallée, indispensable à la ville ? Quel peut être son rôle en relation avec les voies de communication de la vallée ? Comment réinstaurer un dialogue avec la rivière, le réconcilier avec la voie ferrée et l’autoroute, le tout coordonné avec les exigences actuelles environnementales ?

introduction